Comme annoncé, il a plu toute la journée. Et de surcroît il faisait assez frisquet : 10 degrés tout au plus.

L’étape du jour est assez particulière : très peu de dénivelé, et une ligne quasi verticale qui descend vers le sud. Plusieurs nationales au menu, mais pas aussi angoissantes que celles du nord : soit elles sont longées de pistes cyclables, soit le trafic est très faible. C’est notamment le cas sur une bonne vingtaine de kilomètres où la nationale suit l’autoroute quasi en parallèle, ce qui explique le nombre très réduits de véhicules.

Grâce à ce faible dénivelé, j’avance bien plus vite que les autres jours. Je ne m’en plains pas car le décor est assez peu intéressant : les villages sans âmes se succèdent, comme les banales forêts. Seule petite anecdote : un chevreuil décide de traverser la route bien calmement alors que je ne suis qu’à une vingtaine de mètres de lui. Il m’aperçoit, se fige, et le temps qu’il se rende compte que l’étrange véhicule qu’il a en ligne de mire est de nature humaine, il bat rapidement en retraite dans les bois d’où il est sorti. Je l’aperçois en train de courir, mais toujours dans le sens de ma marche. Il semble donc assez surpris que le scénario se répète quelques centaines de mètres plus loin que notre première rencontre. Il retourne dans les bois, hésite un moment, puis comprend enfin qu’il a tout intérêt à rebrousser chemin s’il veut pouvoir traverser à son aise.

Il est à peine 16 heures lorsque mon objectif de 85 kilomètres est atteint. Et j’ai la chance de tomber sur une ville avec un petit camping assez rudimentaire et sans réel cachet, mais vu qu’il ne s’agit pour moi que d’avoir un toit pour dormir au sec, ça fera parfaitement l’affaire.