Soleil et quelques nuages, 14°
JournĂ©e de transition aujourd’hui. En tout cas en termes de dĂ©nivelĂ© : ça devrait ĂŞtre la dernière oĂą le dĂ©nivelĂ© est important, vu que dès la moitiĂ© du parcours du jour, je suis censĂ© entamer une lente descente vers Helsenborg et le Danemark.
La route du jour est comme un concentrĂ© de tout ce que j’aurai vu en Suède : des lacs, des forĂŞts, des chemins de campagne, des voitures anciennes, des villages pittoresques mais sans le moindre commerce, des routes au trafic relativement important et des longues pistes cyclables. Sans oublier, pour le repas de midi, une pizza kebab bĂ©arnaise (j’ai toujours l’impression de choisir une diffĂ©rente vu que je ne comprends rien aux menus affichĂ©s mais je tombe toujours sur ça, Ă Â quelques variantes près). Et la variante du jour vaut son pesant d’or : la pizza est garnie de frites.
Le temps se gâte en cours d’après-midi. Une petite vĂ©rification des sites mĂ©tĂ©o locaux m’apprend que la pluie va s’installer durablement, au moins cinq jours consĂ©cutifs. Mon budget « logement » risque d’en prendre un sacrĂ© coup vu que dans ces conditions, je choisis Ă prĂ©sent systĂ©matiquement un stuga, et ma tente reste bien emballĂ©e dans ma remorque.
Au camping, un monsieur d’une bonne soixantaine d’annĂ©es Ă l’allure assez sportive remarque mon vĂ©lo, puis vient rapidement me parler. Il est hollandais, et semble un cycliste expĂ©rimentĂ©. Je l’Ă©coute poliment, mais son monologue (je n’en place pas une) commence Ă m’Ă©chauffer un peu les oreilles vu que ce ne sont que des critiques sur mes choix d’habillement, d’Ă©quipement, de poids de bagages, de cadenas etc. Seuls trouvent grâce Ă ses yeux ma selle (une Brooks) et les freins hydrauliques du vĂ©lo (d’origine). Le hasard veut qu’Ă chaque fois que je sors du chalet, pour aller Ă la douche, ou aux toilettes, ou faire la vaisselle, ou chercher de l’eau, je tombe sur lui. Et il a toujours un petit truc Ă rajouter Ă propos de ses propres expĂ©riences (dont je me fiche Ă©perdument, faut-il le prĂ©ciser).
Pour la première fois depuis le dĂ©but de l’aventure, je ferme mon chalet Ă clĂ©, des fois qu’une nouvelle anecdote lui reviendrait en tĂŞte.