🌤 Nuageux, 11°
Je suis réveillé durant la nuit par des bruits tout près de ma tente : visiblement, il y a du monde. Je m’inquiète un peu et décide d’aller voir. Je me rhabille en vitesse puis ouvre les deux fermetures éclair de la tente, ce qui a pour effet d’effrayer un peu mes visiteurs : deux rennes qui passaient par là sans la moindre discrétion. Au vrai réveil, je démarre dans le froid. Qui semble s’accentuer puisqu’à la première occasion, je m’arrête pour enfiler mon sur-pantalon et mes gants Gore-Tex.
Après quelques kilomètres, je vois un panneau indiquant qu’on sert du café, aubaine ! Je fais donc un petit détour de 800 mètres pour me trouver devant un établissement fermé… Mais une très gentille dame m’offre, à défaut de café, deux délicieuses pâtisseries à base de pomme. Quelques kilomètres plus loin, je décide de m’arrêter dans une zone de pique-nique afin d’y faire mon café moi-même. Il y a beaucoup de visiteurs, la plupart sont des randonneurs en famille. Plusieurs d’entre eux, intrigués par mon vélo, me posent quelques questions sur mon voyage. Les kilomètres s’enchaînent ensuite dans un froid relatif, en traversant de nombreuses forêts. Arrivé dans la ville d’Äkäslompolo, j’aperçois un restaurant, où je pense d’abord demander s’il est possible de remplir mes gourdes, mais finalement, je m’attable et commande un peu au hasard un Lapin leipäjuusto, qui s’avère être absolument fantastique : c’est du fromage finlandais cuit dans un petit caquelon en fonte très chaud, sur lequel on a versé de la glace vanille, un peu de crème de lait et de la confiture de plaquebière, un petit fruit des régions du nord. À une vingtaine de kilomètres de mon arrivée prévue, un chantier impose un détournement d’une dizaine de kilomètres en empruntant une piste de terre rocailleuse.
Pour la nuit, je m’arrête à un premier camping, où on me fait clairement comprendre que je ne suis pas le bienvenu, alors que les places abondent. En allant lire les commentaires à propos de cet endroit, je constate que les avis sont unanimes : ce camping est tenu par un couple de vieux racistes. Une quinzaine de kilomètres plus loin, je vois un nouveau panneau « camping » mais la dame m’explique qu’il n’est pas permis d’y installer des tentes, et elle en a l’air sincèrement désolée. Elle me propose en revanche un petit chalet, ce que j’accepte, l’heure étant déjà bien avancée et mes chances de trouver autre chose quasi nulles.