En dehors des villes, l’Andalousie n’est pas très jolie, j’ai eu l’occasion de m’en apercevoir… Je crains donc une étape aussi ennuyeuse que la veille mais heureusement, il n’en est rien : les abords des routes sont plus propres, il y a moins de poussière, et les paysages sont un peu plus variés. Je commence ainsi à voir de plus en plus de vastes étendues vallonnées, et de fermes ombragées par des palmiers.

L’itinéraire planifié par Komoot m’annonce pas mal de routes, et je crains fort d’être embêté par la circulation. Je décide donc de prendre un chemin alternatif : c’est une ancienne route, ou plus exactement un ancien tronçon qui n’est plus du tout entretenu étant donné qu’il a été remplacé par une route plus moderne. Même si les crevasses sont nombreuses (et profondes), je prends un réel plaisir à rouler sans jamais croiser quiconque. J’entends cependant au loin des déflagrations qui me font penser à des tirs. Puis je commence à distinguer des voix humaines, criant par à-coups, mais à tue-tête : il y a de toute évidence une battue dans le coin… Vu la configuration des lieux, j’imagine qu’il s’agit d’une chasse à la perdrix.

En début d’après-midi, j’arrive dans une ville assez spectaculaire : Arcos de la Frontera. Il s’agit d’un « pueblo blanco » (village blanc) sur un éperon rocheux où on peut distinguer un château et deux énormes églises. Après avoir pris quelques photos (et bu quelques litres), je reprends ma route.

Le ciel se voile légèrement, donnant une impression très bizarre : il fait très chaud, et le soleil est à peine visible.

J’arrive ainsi en fin de journée dans une zone quasi désertique, avec un petit vent pas désagréable. Les derniers kilomètres me séparant de mon étape du soir ne sont qu’une succession de côtes assez abruptes, que je franchis patiemment, mais sans difficulté, avant d’arriver au centre de la vieille ville de Paterna de Rivera, où se trouve l’hôtel où je passerai – si tout va bien – ma dernière nuit avant l’arrivée à Tarifa. J’ai en effet décidé d’arriver avec un jour d’avance, étant donné que des vents forts sont annoncés le surlendemain.

Le soir, petite folie : je m’offre un repas gastronomique à trois services, plus un dessert. Après tout, c’est la dernière soirée du périple…