Je prends la route alors que le soleil n’est pas encore levé, j’ai en effet une petite centaine de kilomètres à parcourir aujourd’hui, avec un solide dénivelé (le plus haut de tout le périple ! ) et alors qu’on annonce des températures flirtant avec les 30 degrés.
La journée contraste avec la veille : les routes sont monotones (mais jamais ennuyeuses), et je ne rencontre absolument personne. Les rares villages que je traverse sont déserts, et il n’y a ni bar, ni restaurant sur le trajet. C’est donc dans une sorte de tout petit parc que je mange le contenu de deux boites de pois chiches achetées à Madrigalejo, une boîte de thon que je trimbale depuis la Suède, le tout avec un reste de pain et accompagné d’un red bull tiède. On pourrait croire que ce genre de repas affecterait mon moral, mais il n’en est rien. Mieux : je m’en régale, et je mesure ma chance de vivre une aventure extraordinaire.
En cours d’après-midi, j’arrive dans la dernière région de mon périple : l’Andalousie… La ville de Cazalla de la Sierra, où j’arrive en fin de journée, est typiquement andalouse : maisons blanches à toitures plates, boiseries vernies, cours intérieures ouvertes, balcons en encorbellement richement décorés, et carrelages typiques sont omniprésents. La rue principale de la vieille ville est entièrement piétonne, et est couverte de voiles destinés à protéger les passants du soleil. Par chance, c’est précisément sur cette rue – au demeurant très calme – que donne ma chambre ce soir.