🌥 Principalement nuageux, 16°
L’étape du jour devrait être la plus courte de tout le périple car le dénivelé qui s’annonce est important, en particulier à la fin : le gîte du soir est en effet tout en haut ou presque d’un col au très fort pourcentage : 15% sur 1,5 km. Et quand je dis « ou presque », c’est parce qu’il y aura encore quelques centaines de mètres après, qui constitueront le début de mon étape du lendemain. Mais à chaque jour suffit sa peine…
Je démarre en douceur, dans une vallée où je croise un logo bien connu des Marchinois : celui d’ArcelorMittal. Les côtes deviennent ensuite de plus en plus généreuses, mais ça reste relativement facile. Je franchis ainsi le premier col sans trop de difficulté. Je fais un tout petit détour en raison d’une petite fringale, j’espère en effet trouver un bar afin d’y prendre un café, accompagné si possible d’un petit en-cas. J’arrive ainsi dans un bar, où je suis immédiatement – mais gentiment – assailli par un jeune homme fan de cyclisme et de Belgique. Il me montre des photos de l’Atomium qu’il a prises quelques jours plus tôt, alors qu’il était en Belgique pour les championnats du monde de cyclisme. Il me demande ensuite de faire quelques photos, ce que j’accepte bien volontiers. Au moment de régler mon addition, le patron du café me dit que c’est déjà payé : le jeune homme a en effet décidé de m’offrir le petit en-cas que j’avais choisi : une portion de tortilla aux pommes de terre. Dans l’enthousiasme du moment, Joaquín, le patron du bar, décide à son tour de m’offrir une part de gâteau « maison » et un café, puis de faire deux ou trois photos. Je quitte alors la terrasse, sous les encouragements de quelques ouvriers qui étaient venus s’y installer et qui ont sans doute cru que j’étais une vedette quelconque, étant donné l’étonnant engouement dont j’ai été l’objet pendant quelques minutes.
En fin de parcours, je commence à prendre la mesure du défi qui m’attend avant d’arriver au gîte… Mais le pourcentage est tellement fort que la montée à vélo est impossible ! Je parcours donc les 1500 derniers mètres en poussant/tirant le vélo et sa remorque. Je suis dépassé à un moment par un homme souriant au volant d’un petit utilitaire, qui me dit « I am the man of the house ». C’est donc lui le propriétaire du gîte montagnard… Je suis également dépassé par un autobus dont le chauffeur me propose gentiment d’embarquer à bord, mais c’est évidemment impossible. J’arrive enfin au gîte où je reconnais « the man », accompagné d’un ami qui semble réellement épaté par « l’exploit » même si j’arrive à pied.
Mon hôte est typiquement ce qu’on appelle un « mec cool ». Rien ne semble le stresser, et il a l’air de vouloir rigoler tout le temps, ce qui m’amuse beaucoup. Vu que je suis le seul client du jour, il me laisse même les clés de tout son établissement, puis s’en va bien calmement en s’assurant d’abord que je ne manquerai de rien. Cool, et bien sympa.