🌦 Soleil, quelques  nuages, un peu de pluie, 14°

Mon itinéraire du jour longe le « camino », ce chemin qui mène les pèlerins (croyants ou non) à Saint-Jacques-de-Compostelle. Il le longe de tellement près que je décide de l’emprunter, au lieu des routes asphaltées. Je ne le regrette pas, car la route est splendide. J’y croise (ou plutôt je dépasse) de très nombreux marcheurs, qui soit lancent un « hola » alors qu’ils ne sont visiblement pas espagnols, ou alors un « buen camino », ou alors qui tirent généreusement la gueule sans rien dire tant l’effort qu’ils fournissent semble avoir été sous-estimé.

Les signes du camino sont innombrables : les croix de Saint-Jacques mais surtout les coquilles sous différentes formes se succèdent ainsi à raison d’une dizaine par kilomètre…

En raison des pluies importantes de la nuit, certaines portions du chemin sont très difficiles : la boue mêlée au gravier s’agglutine sous mes garde-boues, et mes sacoches comme ma remorque deviennent vite assez crasseuses… Après une montée assez pénible sur des pierres qui roulent sous mes roues, je décide de reprendre un itinéraire plus adapté. Me revoici donc sur des routes « en dur » mais toujours avec mon vélo bien crasseux… Par chance, je tombe sur une fontaine dans un petit village, qui me permet de nettoyer un peu mon équipage, ce qui me paraît la moindre des choses sachant que mon hôte du soir s’est engagé à lui trouver une place en sécurité.

Les derniers kilomètres qui me séparent de cet hostal se font à nouveau sur un chemin de gravillons, mais sec. Il est donc très praticable. Et plutôt joli étant donné qu’il longe le Canal de Castille, avec son énorme réseau d’irrigation qui remonte en grande partie au XVIIIe siècle. Les écluses qui marquent la fin de ce chemin sont d’ailleurs tout bonnement magnifiques.

J’arrive donc à mon hostal avec un peu d’appréhension, refroidi que je suis de l’expérience des deux nuits précédentes. Mais fort heureusement, il n’y a pas de comparaison : l’accueil est chaleureux, les installations d’une propreté irréprochable, et il est même possible d’y manger sans réservation. Le couple de propriétaires ne parlant que l’espagnol, je m’aperçois qu’après seulement quelques jours, j’arrive à tenir une conversation certes basique, mais compréhensible.