Pluie, vents forts, 6°
Pas mal de côtes au menu, aujourd’hui : il va falloir s’accrocher même si le vent semble un peu plus faible que la veille. Je démarre sous une légère bruine. Dans cette zone arctique, la différence d’environnement est très sensible dès qu’on monte en altitude : les arbres disparaissent assez rapidement pour faire place aux paysages typiques de la toundra (graminées, lichens, mousses, arbrisseaux…).
Arrivé sur une sorte de plateau désert traversé uniquement par la route quasi en ligne droite que j’emprunte tant bien que mal, les véhicules sont nombreux et roulent à vive allure. Je suis étonné de voir à peu près un tiers de voitures classiques, un tiers de camping cars ou caravanes, et un tiers de… Tesla. Les conducteurs de camping cars sont particulièrement effrayants : il passent bien trop près de moi, ne se rendant sans doute pas compte de l’impact énorme que le vent latéral a sur mon équilibre et ma façon d’avancer.
Vers 17h30, je décide d’écourter mon étape : il est encore une fois impossible d’avancer à cause de ce satané vent. J’emprunte donc le premier chemin venu, dans la broussaille, afin d’y établir mon bivouac pour la nuit. Après une petite heure d’observation des lieux où je vois une caravane et une hytte en construction (sorte de résidence secondaire tout en bois), je décide de m’installer étant donné le peu de chances de rencontrer qui que ce soit. Je dresse d’abord mon tarp (abri anti-vent) pour me préparer à manger, puis c’est au tour de la tente. J’aurais pu m’énerver tant le vent semblait s’amuser à m’empêcher de manipuler les toiles de ma tente mais j’ai trouvé ça assez drôle, bizarrement.