Pluie, vents forts, 6°
Après une première nuit passée dans une confortable caravane, je reprends la route sous une pluie légère. Sur le trajet, plusieurs automobilistes me font des signes amicaux, et la très grande majorité des conducteurs norvégiens se montre très respectueuse des cyclistes, ce qui est rassurant. Au fur et à mesure de mon avancée, le paysage change insensiblement : les collines arides se couvrent petit à petit de végétaux plus costauds, et les premiers arbustes font leur apparition. Ce sont bientôt des forêts qui jalonnent mon parcours, mais pas encore comme celles que l’on connaît dans nos régions : ce sont des petits bouleaux plutôt chétifs et tortueux, au feuillage étrangement dense.
Les derniers kilomètres sont très éprouvants : le vent est dangereusement fort et variable, et m’oblige à descendre de vélo assez fréquemment. Par moments, il est même impossible d’avancer en poussant le vélo : je suis obligé d’écarter les jambes pour donner l’équilibre nécessaire à mon équipage afin d’éviter qu’il ne tombe à la renverse (et moi avec lui).
C’est vers 21h30 que je trouve enfin un camping qui peut m’accueillir : je suis assez étonné par les crucifix omniprésents, ainsi que par le nouveau testament déposé sur la table de ma chambre, dont l’aspect monacal ne m’étonne finalement plus vraiment.