Peu de nuages, 18°
L’étape du jour est un peu morne, il faut bien le dire : je traverse en effet la Beauce, où il n’y a que des champs à perte de vue, où on aperçoit parfois au loin un clocher ou un château d’eau. C’est joli, mais un peu lassant, d’autant plus que la distance à parcourir aujourd’hui est assez longue : plus de 100 kilomètres.
En traversant – enfin – un joli village (Montigny-le-Chartif), je suis abordé par un drôle de petit personnage, alors que je calme ma fringale du moment avec ma dernière pomme. Il m’explique, au fil de la conversation, avoir été victime d’un très grave accident avec un engin agricole il y a une vingtaine d’années, et que c’est ni plus ni moins que Laurent Jalabert qui l’a convaincu de remonter en selle, alors que les médecins le condamnaient à la chaise roulante jusqu’à la fin de ses jours. Popol (puisque c’est son nom) me semble sincère et honnête homme, il est même assez touchant dans sa façon de parler, presque dans un murmure. Encore une jolie rencontre.
En fin de parcours, par malchance, mon planificateur choisit de me faire prendre une nationale pour les 12 derniers kilomètres, ce qui me rassure assez peu. Vu que je me sens encore en forme, je décide de faire un détour en suivant le Loir, ce qui aura pour conséquence de porter le total des kilomètres du jour à 122, avec des freins qui commencent à donner de sérieux signes de faiblesse…